Avec Buenos Aires, la seule étape que nous avions prévue en Argentine est dans l'extrême nord du pays pour y voir les ruines d'anciennes missions jésuites et les chutes d'Iguazu.
La route est longue depuis la capitale, on part en début d'après-midi, en bus bien sur, et n'arrivons que le lendemain matin a l'aube, tellement tôt d'ailleurs qu'aucun café n'est ouvert, les ruines ne le sont pas non plus, on attendra donc que la ville se réveille pour quitter la petite station de bus de San Ignacio et nous rendre sur ce lieu un peu magique. Une media luna pour bien démarrer la journée! Cet espèce de croissant qui n'en est pas un fait partie des bons souvenirs culinaires de l'Argentine, la première fois on est déçu, "ca manque sacrement de beurre pour un croissant", mais une fois qu'on a réalisé que c'est en fait juste une brioche qui a la forme d'un croissant on l'aborde différemment et on ne peut plus résister!
Commençons par un peu d'histoire parce que c'est peut être ce qui est le plus intéressant dans la visite de ce site. Au XVIe siècle les jésuites sont venus s'installer à la triple frontière de l'Argentine, du Brésil et du Paraguay pour convertir les populations indigènes. Les colons ne souhaitaient pas s'aventurer dans ces régions reculées et ont donc donné carte blanche aux Jésuites pour la gestion de ces territoires. Dans le cas de San Ignacio Mini, le site le mieux préserve d'Argentine, les fondateurs sont 2 pères jésuites italiens. Cette communauté était à l'époque autosuffisante avec ses habitats en pierre, sa propre agriculture et ses propres élevages. Les indigènes étaient autonomes et géraient leur propre communauté, les jésuites n'avaient qu'un rôle de chefs religieux alors que les différents responsables politiques et administratifs du villages étaient des indiens guaranis. Ils bénéficiaient d'un système d'éducation, la langue utilisée était le guarani et les jésuites s'étaient attachés a transcrire a l'écrit ce qui n'était avant eux qu'une langue orale. Les indigènes à l'époque avaient donc le choix entre un rattachement au régime colon dans lequel ils étaient largement exploités et ces missions dans lesquelles ils vivaient dans de bonnes conditions et très libres avec comme unique contrainte le respect des rites catholique, le choix était assez vite fait!
Voila pour histoire, on la bien aimée, ce n'était apparemment pas le cas des gens de notre groupe car assez rapidement on s'est retrouvées seules avec notre guide!
Aujourd'hui il ne reste que des ruines de la grande église et des nombreuses habitations en pierre qui ont été recouvertes un temps par la foret tropicale alentours, faisant beaucoup de dégâts. Mais le charme de ce site est indéniable, surtout pour les reflets de la pierre rouge dans la lumière du matin.
En début d'après midi et après avoir acheté de quoi faire revivre la tradition argentine du mate dans notre beau pays, nous partons pour Puerto Iguazu, le village argentin d'où partent les excursions vers les chutes d'Iguacu.
A ce moment là il ne nous reste plus que 2 soirs pour profiter de la légendaire viande argentine. Nous nous faisons bien vite indiquer la meilleure boucherie et partons en ravitaillement, le sourire au lèvres. On ne pouvait pas tellement se douter que l'on tomberait par un incroyable hasard (là le monde est vraiment petit!), sur la cousine de Scarlett justement en train de siroter une bière exactement sur la route entre notre hostel et la boucherie, Raphaelle est venue retrouver son copain qui travaille depuis 6 mois a Buenos Aires et ils n'ont pas non plus fait l'impasse sur cette étape un peu obligatoire que sont les chutes. Leur plus grande chance est que nous les ayons vus à l'aller et non pas au retour, la proposition est alléchante, on prend un peu plus de viande et on cuisine pour tout le monde! Pour une dizaine d'euros on quitte la boucherie avec 4 énormes morceaux d'ojo de biffe, la pièce que nous a conseillé le boucher, en bons français les cousins nous amènent une petite bouteille de vin et vous trouvez autour de cette table 4 français heureux et repus.
Scarlett et sa cousine Raphaelle
Le lendemain c'est la grande expédition pour les chutes, qui n'a rien dune expédition d'ailleurs, le site est tellement visité que tout est balisé, on marche sur des passerelles qui nous font passer de points de vue hauts en points de vue bas, de sec à mouillé, de loin où l'on est impressionnées par la quantité de cascades à très près ou la force de l'eau et la hauteur des chutes sont surprenantes. Les chutes d'Iguacu sont a la triple frontière entre l'Argentine, le Brésil et le Paraguay, nous prévoyons de visiter les chutes du côté argentin et brésilien. L'avantage des points de vue du coté argentin est que l'on voit les chutes sous toutes leurs coutures et que les chemins sont nombreux donc on s'occupe une bonne demi journée. Lors de cette balade, on voit plusieurs espèces d'oiseaux assez beaux et surtout des papillons aux couleurs et motifs incroyables qui n'ont pas peur de se poser sur vous. On est accompagnées ce jour la par un israélien que l'on a rencontré dans le bus. On rencontre de manière générale beaucoup d'israéliens en voyage et particulièrement en Amérique du sud, tout comme lui ils ont le plus souvent une vingtaine d'années et viennent de terminer leurs 3 ans de service militaire (2 ans pour les filles), alors comme ils ne sont plus a un an près avant de commencer leurs études beaucoup prennent une année ou 6 mois pour voyager en Amérique du sud, ce qui leur fait terminer leurs études à... 27 ans!
Le soir rebelote le barbec' argentin, cette fois le boucher nous propose une pièce plus fine mais tout aussi excellente que la veille, encore une fois nous sommes 4 à tables: l'israélien, un danois de l'hostel et nous!
Le lendemain nous passons la frontière pour admirer encore une fois les chutes mais du point de vue Brésilien, la visite est différente, moins longue, moins de marche mais une belle vision d'ensemble et la possibilité de s'approcher de très près et d'être complètement mouillé si on le veut (oui on le veut!)
Là on est mouillés!
Scarlett et Mélanie
Le bus nous avait manqué: le soir même rebelote pour une petite session de 16 heures, toujours plus au nord, la prochaine étape est Sao Paulo!
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