vendredi 31 août 2012

Interview with Charlotte Letamendia






Partie 1 : présentation personnelle
  • Pouvez-vous vous présenter et nous expliquer en quoi consiste votre travail ?

Je travaille dans le domaine des télécommunications, plus précisément dans le secteur de la télévision numérique, je suis product manager sur les décodeurs. Les décodeurs sont des box type la free box, nous vendons les décodeurs aux opérateurs qui vont les vendre à leurs abonnés pour recevoir des chaines payantes et avoir des services à valeur ajoutée comme de la vidéo à la demande et des jeux. L’entreprise s’appelle Sagemcom, c’est une entreprise française, nous avons 2000 personnes, une R&D assez forte en France et et nous nous developpons en ce moment beaucoup en Amérique Latine.
J’avais envie de venir ici, et en discutant nous avons trouvé une mission en Argentine.
Je suis là depuis 5 mois, nous avons une filiale de plus de 100 personnes au Brésil et des équipes au Chili donc je voyage beaucoup dans ces pays là.
Mon métier plus exactement, je suis chef de produit, je m’occupe donc de définir les produits en travaillant à la fois avec les commerciaux qui analysent le marché et développent des relations commerciales avec les opérateurs et avec les services de R&D qui développent les produits. Mon travail a donc un aspect marketing et un aspect technique très fort à la fois.
J’ai effectué une école d’ingénieurs en Télécommunications , l’ENSC à Paris.

  • D’où vous est venue l’idée d’étudier l’ingénierie ?

Quand j’étais au lycée, je ne savais pas trop en quoi consistait le métier d’ingénieur !
Moi j’aimais beaucoup les maths, j’avais envie de faire des maths, et voila ! Par le biais du classement des écoles j’ai integré une école en télécommunications, puis tardivement je me suis prise de passion pour la télé numérique, à la troisième année de mon école d’ingénieurs.
Mes parents ne m’avaient pas poussée pour faire une prépa.

Est ce que le fait d’être une femme vous a posé des difficultés que ce soit pendant vos études, au moment de la recherche d’un emploi ou au sein de votre travail ?

Non, au contraire, dans mon école nous étions 20% de filles et c’est plutôt une chance car cela rend nous un peu plus exceptionnel, les profs savent qui on est, les gens sont contents de te prendre dans le groupe de travail, c’est plutôt un avantage ! Et quand on arrive sur le marché de l’emploi, les gens dans les directions techniques sont très contents de recruter des femmes ! Quand j’arrive à une réunion et qu’il y a 10 garçons, ils sont contents qu’il y ait une femme ! Et au niveau du management également, ils aimeraient bien qu’il y ait plus de femmes pour aténuer les tensions. Parce que nous avons une autre manière de réagir et cela permet d’équilibrer. Et lorsque je suis avec des hommes ils font plus attention à leur langage, je n’ai vraiment aucune difficulté à travailler avec des hommes.
Après pour mon confort personnel j’aimerais bien qu’il y ait plus de femmes dans les équipes parce que ça manque. Et les hommes aussi aimeraient bien qu’il y ait plus de femmes.

  • Comment conciliez-vous votre vie professionnelle et personnelle ?

Charlotte (interview commune Catherine)
Je n’ai pas d’enfants mais on verra par la suite. Je pense que c’est une question d’organisation dans un couple. Lorsqu’un couple a un enfant il faut être présent le matin, le soir, mais cela s’équilibre entre les deux partenaires. Je n’ai pas envie de m’arrêter de travailler si j’ai des enfants, mais j’ai envie que les deux parents soient présents pour l’enfant. C’est sur que les entreprises peuvent être sceptiques pour les horaires, mais il va falloir s’organiser, on verra !
Je ne pense pas que le fait d’avoir des enfants va me freiner dans ma carrière.
Si certaines femmes s’arrêtent de travailler je pense que c’est par choix personnel. Ce qui ne serait pas du tout mon cas ! J’ai besoin de travailler pour un bon équilibre de vie.

  • Pourriez-vous nous expliquer un projet que vous avez développez dont vous êtes particulièrement fière ?

Chaque année nous poussons un peu plus la technologie, nous développons des produits assez complexes, et on a sorti l’année dernière un produit pour Numéricable, la One Box. Ce projet était très complexe, nous avons mis la barre très haute, plusieurs fois nous nous sommes demandés comment nous allions pouvoir tenir les technologies et les délais, et finalement c’est un succès cette année. Nous avons beaucoup travaillé, les premières ventes se passent bien et j’en suis fière !




Partie 2 : La femme dans l’ingénierie

  • Pensez-vous que les hommes et les femmes travaillent d’une manière différente pour un même résultat ?

Pour la partie technique, je ne pense pas.
Concernant le management, les hommes et les femmes réagissent totalement différemment. Les hommes seront plus dans l’affrontement, ils vont pousser à faire réagir des personnes, alors que les femmes seront plus dans le compromis, l’écoute, le dialogue.
Je travaille dans un environnement masculin donc finalement je me suis adaptée au fonctionnement des hommes, je réagis dans l’affrontement. L’avantage c’est que ça va vite, on va à l’essentiel, en revanche ce qui est un peu dur c’est qu’on n’écoute pas forcément ce qu’a à dire chaquer personne, il y a donc un peu de gâchis, des qualités ne sont pas exploitées. Et puis c’est dur pour l’épanouissement personnel dans une équipe, que ce soit pour un homme ou une femme. C’est notamment très dur pour quelqu’un qui a un caractère un peu plus timide.
Je pense qu’il faut un nombre équilibré d’hommes et de femmes. Trop de femmes dans une équipe ce n’est pas non plus une bonne chose, ni non plus trop d’hommes.
S’il y a trop de femmes alors les priorités peuvent être moins bien gérées, on écoute tout le monde et on s’éparpille ! Parfois une voix forte permet de bien dénouer les problématiques, aller au clash permet de régler des problèmes et de recentrer tout le monde avec la même concentration et de renouer les équipes !
Chez nous on est dans l’excès de tension mais cela marche plutôt bien de cette manière. Après il y a un turn over très fort...
Ce mode de management ne convient pas à tout le monde.


  • Pensez-vous que la mixité est quelque chose d’important dans une équipe de travail ?

Une équipe mixte sera plus productive car on est moins dans un extrème de management et qu’on a des regards extérieurs sur le projet. Et une équipe mixte sera aussi plus sympa pour l’ambiance, ce serait bien de pouvoir retrouver un peu plus de femmes autour de la machine à café pour partager un ressenti ou des histoires personnelles !



Vidéo

  • Pouvez vous vous présenter ?

Bonjour je m’appelle Charlotte, je suis ingénieure, je travaille pour Sagemcom et je suis chef de produit sur des produits électroniques des box qu’on vend aux opérateurs pour des services de télévision numérique. Je suis actuellement en poste en Argentine et en charge des produits sur l’Amérique latine donc le Brésil, le Chili et l’Argentine.

  • Quel message donneriez-vous aux jeunes filles pour se motiver à choisir des études d’ingénierie ?

Je pense qu’il ne faut pas hésiter, le plus important dasn sa vie professionnelle c’est d’avoir des passions, d’être passionné par ce qu’on fait, donc si on aime bien les sciences et c’est un sujet passionnant et bien il faut y aller, aujourd’hui il y a peu de filles c’est sur mais ce n’est pas gênant au contraire c’est plutôt une chance parce qu’on est accueillies très facilement et integrées très facilement. Donc il faut y aller, ce sont des métiers passionnants.

  • Quelle est la plus grande difficulté à laquelle vous aviez dû faire face en tant que femme ingénieur ?

Le fait d’être une femme ne m’a pas posé de difficultés, donc peut être un manque de filles c’est sur, c’est difficile d’avoir des copines au boulot, donc c’est une difficulté plutôt personnelle.J’aimerais bien parler un peu plus chiffons à la machine à café !
Sinon au niveau professionnel ça m’a plutôt aidé, favorisé.

  • Quelle est la plus grande satisfaction que vous ayez en tant que femme ingénieur ?

J’ai une culture du résultat donc ma satisfaction comme je travaille sur des box c’est d’arriver à faire des produits qui fonctionnent bien et ma satisfaction est de réussir mes projets, j’espère réussir maintenant que je suis en Amérique latine à bien cerner le marché en Amérique latine et continuer à sortir de beaux produits.

  • Quel est votre prochain challenge ?

Mon prochain projet est de développer on n’est pas présents en Argentine, on est très présents au Chili et au Brésil, donc mon prochain projet c’est d’arriver à comprendre comment fonctionne l’industrie sur Argentine, les règles sont très politiques, complexes, donc c’est d’arriver à comprendre l’économie locale et arriver à développer un business ici.





Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire