dimanche 24 juin 2012

El Padre en Bolivie partie 2 : Potosi, Sur-Lipez, Uyuni, La Paz


Potosi, pour ceux qui ne connaissent pas, c’est tout bonnement la plus grande mine d’argent du monde. Jetez un coup d’oeil à l’article wikipedia car c’est hallucinant : http://fr.wikipedia.org/wiki/Potos%C3%AD
De tout temps à Potosi il y a donc eu des très riches d’un côté et des très pauvres de l’autre.
D’ailleurs, nous arrivons dans la ville par les faubourgs pauvres, il fait nuit, les rues sont extrêmement encombrées par des microbus, sur les trottoirs s’entassent des femmes et des hommes de tout âge vendant 3 patates ou 10 mandarines, c’est sale, notre chauffeur de taxi quitte le taxi en plein embouteillage pour aller poster une lettre urgente, un passager prend le relais, ça dure quand même 30 mn, c’est glauque, et ça devait l’être mille fois plus du temps où les mineurs étaient des indigènes rendus esclaves par les colons espagnols...
Notre hôtel aussi est glauque, c’est sombre, délabré, le jet de la douche est dirigé directement sur l’interrupteur, je me demande ça fait combien de temps que le guide du routard est passé par ici. Heureusement qu’on n’y reste qu’une nuit !

A ce moment là de l’histoire, on commence déjà à s’acclimater à l’altitude. Potosi est quand même à 4070 m...
Le lendemain quand le soleil se lève sur Potosi... Surprise ! Le centre ville est superbe. Les églises s’élèvent à chaque coin de rue, les rues sont adorables, la place magnifique... On devait être bien fatigués la veille pour n’avoir pas vu cela.
A Potosi, on a deux options en tant que touriste : visiter la Casa de la Moneda là où les espagnols frappaient la monnaie du temps de l’époque coloniale, ou visiter la mine avec les mineurs toujours en train de trimer.
J’aurais bien opté pour l’option 2, mais el padre a fait son claustro-trouillard, et je lui ai un peu donné raison quand sur une feuille d’inscription pour la visite j’ai pû lire : en le signant, ce papier tient lieu de décharge de responsabilité en cas d’accident ou de mort du visiteur. Huuum !
Nous avons donc opté pour l’option 1, celle réservée aux octogénaires américains, mais pas de chance aujourd’hui c’est Corpus Christi donc c’est férié, à la place nous assistons aux célébrations religieuses sur la place. Moi qui ait été éduqué dans l’athéisme le plus profond je trouve cela très intéressant, el padre par contre qui a fait le catéchisme la profession de foi et tout ça trépigne un peu plus rapidement que moi. C’est vrai qu’il y a vraiment plein de coins sympas à découvrir dans cette ville, et ce soir nous partons déjà pour Tarija.

Rue de Potosi

Eglise à Potosi


Marché de Potosi, avec ses spécialités pâtissières au dulce de leche



Au menu : chunos, bananes plantin, riz, poulet, crudités lavées à l'eau bien propre du robinet ^^



Il y a deux zones magnifiques dans le sud ouest de la Bolivie : la province du Sud-Lipez, et celle du Salar d’Uyuni. Pour visiter cette région, une seule solution : la jeep, ou alors 2 mois de vacances pour y faire un méga trek, mais encore faut-il que ça tombe sur la période estivale car l’année dernière un touriste cycliste y est mort de froid (il faut dire que l’offre hotelière y est très, très réduite).
On peut partir en jeep pour quelques jours depuis la ville de Uyuni au nord ou de Tarija au sud. C’est parti pour Tarija. Je ne sais pas si j’ai envie de me rappeler du trajet en bus de nuit de Potosi à Tarija. Il faut dire que le bus était moyenâgeux et que l’heure d’arrivée à Tarija était fixée à 2h30 du mat’, c’est pratique. En plus en plein milieu du trajet, le passager juste derrière le chauffeur se tourne vers les voyageurs endormis (il est alors minuit, cela fait 3h qu’on est partis) et crie : «Pasajeros, el chofer esta tomando ! Qué vamos a hacer ?!» ce qui signifie littéralement «Passagers, le chauffeur est en train de se bourrer la gueule, qu’est ce qu’on va faire/devenir ?». Pas de réaction. Ah si, un homme se lève, deux phrases sont échangées entre lui et le jeune chauffeur (qui a pour l’occasion baissé le son de la musique clubbing qui jaillissait des enceintes depuis le départ du bus), puis c’est fini, on continue. Bien sur, avec les précipices à droite et à gauche du bus,  impossible de dormir après ça, pourtant el padre qui était côté fenêtre gardait sa tranquillité, pas le moins du monde stressé, tel un condamné à mort qui a fini par se résigner.

Du coup à Tupiza, on s’offre (enfin, el padre nous offre) un hôtel sympa. D’ailleurs, Tupiza est une ville sympa elle aussi. C’est tranquille, on mange au marché, il n’y a rien à faire sauf trouver une agence pour le Sud-Lipez et Uyuni. Ah oui, et changer de l’argent aussi, on a galéré pour ça... Pour compléter la jeep, l’agence nous propose de partir conjointement avec deux allemands, Max et Florian, 25 et 29 ans, pas prise de tête, le second est le témoin du mariage du premier qui est prévu à leur retour de voyage, le courant passe bien.
Heureusement qu’il en est ainsi, parce que vu les heures de jeep qu’on va devoir se faire pendant ces 5 jours, il valait mieux ne pas tomber sur des gros lourds (enfin si cela se trouve c’était nous les gros lourds eheh).
Et puis à l’avant il y a Erwin el chofer et Amelia la cocinera (cuisinière).
Erwin il a un nom allemand, c’est un dérivé de Darwin, un nom que son grand frère a trouvé dans un livre. Ici en Bolivie, il est très courant que ce soit les frères et soeurs qui décident du prénom du petit frère ou de la petite sœur, enfin c’est ce que Erwin nous dit. Par contre, ses parents n’ont -du coup- jamais réussi à prononcer son nom. :) 

Dans les rues de Tupiza

Je crois que c'est une pub pour une farine, c'est quand même plus joli que nos affiches publicitaires !

Le premier jour, ce que l’on voit est beau, le second jour c’est superbe, le troisième jour magnifique, le quatrième jour incroyable, et le cinquième jour on morfle. Départ pour l'ascension 5h du matin à la lampe de poche. On est à 3800m d’altitude, j’ai la pire turista de ma vie (merci Amelia), il va falloir se battre. 500g de chocolat et 5h plus tard, nous sommes à 5153m d’altitude, la vue sur le Salar d’Uyuni et le cratère du volcan Tunapa que nous venons de gravir est incroyable. Notre guide qui a 65 ans et qui s’appelle Don Nicolas nous a mis une énorme raclé dans la montée (et dans la descente aussi d’ailleurs). El padre le surnomme le vautour, parce qu’il nous regardait toujours d’en haut dans la montée, en essayant de savoir c’est qui qui allait crever en premier. J’en ris encore. Le retour dans les gravats en mode ski de piste n’a pas été de tout repos non plus.
Les photos en disent plus long.

Près de Tupiza








El padre et moi même, contents devant le Laguna verde




Laguna colorada





Un cactus pousse de 1cm en un an, respect papi !


A l'orée du village de Coqueta, une quelques cm d'eau recouvre le salar

Le salar !



La team de la jeep : Max, Flo, Scar, El padre


Le volcan Tunapa





5153m, le sommet du volcan Tunupa !



Le trajet en bus de nuit spécial touriste entre Uyuni et La Paz est nettement mieux passé que le précédent (enfin, ça dépend pour qui ^^).

A La Paz nous nous sommes bien reposés, avons fait de belles balades dans la ville et pas mal de shopping :) Nous avons adoré La Paz, il faut dire que c’est une ville attachante.
L’animation ne cesse jamais, les marchés envahissent les rues, les cholitas ont la classe, il fait beau, le mont Illimani veille sur l’ensemble, et nous on mange des empanadas.
Merci el Padre pour ces 15 jours ! C’était trop bien :)

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