jeudi 9 août 2012

Là où est produit le meilleur café du monde...

Bucaramanga

Nous voilà à Buaramanga chez Paula, l'amie de Scarlett que nous avions vue quelques jours avant à Cartagène (tout à l'air facile dit comme ça mais il y a tout de même une bonne dizaine d'heures de bus entre les deux...) Nous sommes bien embêtées de débarquer en semaine car elle travaille et nous aurions voulu passer du temps avec elle, mais elle nous rassure bien vite: elle travaille dans l'entreprise familiale et son patron est son propre père, elle a négocié 2 jours off! La première journée ce sera shopping, plutôt efficace puisque nous trouvons chacune une robe pour enfin être au niveau des soirées colombiennes. Le soir nous sortons boire un verre, Paula nous présente ses amies, une petite soirée sympa même si l'ambiance n'est pas folle dans les bars de Bucaramanga un soir de semaine.

Les trois grasses (Scarlett, Paula et Mélanie)

Le lendemain nous nous rendons dans la Finca familiale. La Finca est un concept très répandu en Colombie, il s'agit mas o menos d'une maison de campagne généralement proche de la ville où l'on réside, où l'on vient passer ses week-end et où l'on cultive des fruits et légumes qui servent pour la maison. Celle de Paula est particulièrement agréable. Pas loin de là nous traversons à bord d'un téléphérique construit par des français le cañon du Chicamocha, le churrasco du restaurant dans lequel nous avons déjeuné la haut est par contre plutôt classé dans la catégorie des mauvais souvenirs (gastriques)...

Paula dans la Finca 





Manizales

On nous avait beaucoup vanté les mérites de la région de production du café et notre arrivée était sacrément décevante: il fait froid, la ville en elle même a peu (pas) de charme, notre hôtel est glauque et excentré, certes la montagne environnante a l'air belle mais le temps n'est pas au rendez-vous, et le pire de tout c'est qu'aujourd'hui c'est le 14 juillet et que tout le monde sen fiche, on a appelé l'alliance française et il n'y a rien d'organisé. La France va mal. Finalement dans notre désarroi on s'est quand même trouvé un ami australien qui a accepté de trinquer avec nous, après quoi on est allés faire un tour dans la boite la plus vide avec la pire ambiance et peut être même la pire musique de tous les temps, voilà la triste histoire de deux françaises qui se sont couchées avant minuit un 14 juillet...

On a compris le lendemain que les charmes de Manizales ne se trouvent pas dans Manizales (clairement pas) mais dans ses environs. Imaginez une hacienda rouge et blanche perdue au milieu d'une végétation luxuriante... C'est ici à l'hacienda Venezia que nous avons appris les étapes qui précèdent l'arrivée du café dans notre tasse.

L'hacienda Venezia


Le prof, Mélanie, Scarlett et notre pote australien



Le café n'est donc pas un produit dont la recette aurait été inventée par Nespresso, il s'agit de la graine d'un fruit qui ressemble grosso modo à une cerise.

Quand c'est rouge c'est mur!

La graine de café sortie du fruit est verte, ce n'est qu'ensuite qu'elle est grillée (là on reconnaît déjà mieux) puis moulue. La question est de savoir quel est le type qui un jour a regardé le fruit du café et s'est dit qu'il allait faire tout ça? La légende raconte qu'à l'époque, le café n'existait pas en Colombie mais simplement en Ethiopie, sa région d'origine. Les hommes avaient alors déjà remarqué les vertus stimulantes de la graine de café, ils la mastiquaient mais trouvaient son goût bien amère. Un jour, un maladroit a fait tomber une graine dans le feu, c'est ainsi qu'ils se seraient rendus compte que les graines grillées ont nettement meilleur goût (véridique, on a testé les 2!) Plus tard seulement est venue l'idée d'en faire des infusions puis le café tel qu'on le connaît aujourd'hui. Le café a été apporté bien plus tard d'Ethiopie en Colombie par les colons. Nous avons également appris que le meilleur café colombien part en totalité à l'exportation et que le café que l'on trouve généralement sur place et que les gens consomment est issu des "mauvais grains", ceux qui sont soit dévorés par les insectes, soit difformes soit d'une couleur louche. Nous avons passé une journée complète à l'hacienda à nous balader dans la plantation, à boire du café, à observer le processus pour aller du fruit à la graine, tout ça dans le cadre exceptionnel des montagnes de la région. Par contre à boire 15 cafés dans la journée, on a beau être en vacances, on est un peu nerveux/stressé l'après-midi!


Mélanie et Scarlett



Salento

Notre avant-dernière étape en Colombie a été Salento, un petit village coloré dans les montagnes de la région du café. De la partent de très belles marches...




La Willys, voiture symbole de la région



Bogota, le retour 2

Et nous y voilà à nouveau, cette fois-ci c'est la dernière fois, notre séjour en Colombie touche à sa fin... Cependant nous revenons un peu avant le départ car Diana, l'amie colombienne de Mélanie, aussi harpiste nous a appris quelques jours plus tôt qu'un grand harpiste français: Emmanuel Ceysson (le harpiste de l'Opéra de Paris, un peu trop la classe!) est de passage en Colombie pour un concert et va donner quelques cours aux élèves de harpe du conservatoire de Bogota (une masterclass dans le jargon). Ni une ni deux, Mélanie n'a pas vu de harpe (classique, on s'entend) depuis 6 mois, il faut y aller!

Nous avons donc pris un bus de nuit pour revenir à Bogota, encore une dizaine d'heures qui devaient nous faire arriver vers 6h du matin dans la capitale, parfait pour prendre un bon petit déjeuner et se rendre tranquillement à la masterclass qui commence à 8h. Manque de bol le chauffeur était pressé, on a mis 2 heures de moins. Deux choses fort désagréables dans cette histoire: vous imaginez tout d'abord les moyens à mettre en oeuvre pour gagner 2h sur un trajet de 10h en route montagneuse, on fonce! Virages plutôt secs, on est sacrément ballottés et on a pas forcément l'esprit tranquille... Et puis forcément comme 6h - 2h = 4h on a été débarquées à 4 heures du matin dans la station de bus de Bogota, on a donc pris trèèèès tranquillement un petit déjeuner de 4h à 7h du matin en essayant de ne pas s'endormir sur notre... fin sur ce qu'ils appellent un croissant et en commandant assez régulièrement des cafés (vous savez le café colombien de Colombie, celui qui est trop mauvais pour partir a l'exportation) pour ne pas nous faire virer. On a fini notre nuit sur 2 sièges de la salle d'attente et vers 7h quand le jour s'est levé on est montées dans un taxi. C'est donc fraîches et reposées que nous sommes arrivées au conservatoire de Bogota avec nos gros sacs à dos qui nous ont valu la plus grande suspicion de la part des agents de la sécurité postés à l'entrée. 

Heureusement l'épreuve en valait la peine, quel plaisir d'écouter un peu de harpe après si longtemps. Le schéma de la masterclass est tout à fait différent: en France le professeur serait sur scène avec son élève dans un grand silence concentré, ici tout le monde est debout autour et commente, ambiance super décontractée!


Diana en cours avec Emmanuel

Diana nous a accueillies pour cette dernière soirée à Bogota, une petite sieste chez elle pour se remettre de notre nuit tumultueuse et nous sortons dans un bar a tapas ou nous retrouvons Angela et ses amis pour un dernier au revoir. Le restaurant s'appelle "100 montaditos" et il y a tout simplement a choisir entre 100 types de tapas! Super ambiance! 

Le lendemain nous passons dire au revoir a Victor avant de prendre l'avion et ça y est, c'est fini pour la Colombie, ça aura été une très belle étape, comme ils disent la bas, "le seul risque en Colombie, c'est de vouloir y rester!"

Et d'ailleurs notre avion a eu 24 heures de retard (problèmes techniques) alors on a eu 24 heures de rab: hôtel Sheraton de Bogota offert par la compagnie aérienne, sauna, piscine, salle de sport et repas a la hauteur de l'hôtel, un peu de confort ne fait jamais de mal!

Il est bon le petit dej au restaurant du Sheraton, hein Scarlett?

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